Séminaire rencontre avec l’enfant intérieur – Textes inspirants
Aimer en mendiant ou en empereur ?
En amour, deux attitudes sont possibles. La première : « Je me sens si désespérément seul(e). S’il te plaît, accepte mon amour que je puisse enfin me sentir aimé(e) ! » J’aime pour être aimé. C’est infantile !
La deuxième attitude : « Je me sens tellement plein d’amour ! Cela déborde de partout. Je t’offre de le partager avec moi. Dansons ensemble ! » Nous arrivons alors à maturité.
Vivre en mendiant ou vivre en empereur, avons-nous le choix ?
Si je constate que je vis en mendiant, il ne s’agit pas de me condamner mais de mesurer combien j’ai manqué d’affection et de bienveillance chaleureuse dans mon enfance. La première chose à faire, apprendre à devenir un bon parent pour moi-même. C’est la voie vers la maturité.
Dominique Vincent
La quête éperdue d’amour de l’enfant en moi
« Il y a des jours sombres où la fragilité s’installe.
Où l’enfant éperdu, tout au fond de l’adulte, réclame ce qu’il n’a pas reçu.
De l’amour en rivière, des caresses en cascade.
De la sécurité à en oublier le danger.
Que même la peur existe.
Mais cet enfant perdu qui n’avait pas reçu de parents trop distants, ne sait plus ces jours-là vers qui, vers quoi, crier son désarroi.
Je suis, nous sommes beaucoup à être un de ces enfants-là, enfoui dans les plis et replis de notre habit de grand.
Encore une fois frappé d’oubli.
Alors… Prendre son temps, s’asseoir, ouvrir ses bras et enfin regarder cet enfant que nous avons été, noyer son âme dans ses yeux immenses qui nous appellent, nous interpellent avec intensité.
Se souvenir de ce qui lui a manqué, et le bercer avec une infinie tendresse.
Le rassurer. Lui murmurer sans cesse qu’il ne sera plus jamais seul, oublié, affamé d’amour à en mourir.
L’aimer tellement qu’aucune peur ne pourra plus jamais souiller son regard d’ange égaré.
Lui dire les mots qu’il n’a pas entendu, la musique des sourires qu’il n’a jamais connus.
Et l’aimer tant que notre souffle devienne le sien, qu’il respire enfin le parfum de la joie, qu’il écoute le fin rire cristallin de l’enfant protégé.
Et l’aimer encore et toujours,
Chaque jour lui offrir cet amour qui lui avait été volé.
L’aimer suffisamment pour qu’il ne soit jamais mendiant.
Apprendre à aimer, c’est déjà cela :
Aimer ce tout petit enfant qui n’ose même plus pleurer.
Aimer notre fragilité qui vient de cet enfant désespéré, le protéger, l’illuminer.
L’aimer assez pour que la solitude elle-même s’incline à son chevet.
Et alors lui et moi, moi et lui, dans la lumière dorée qui nous unit,
Être à nouveau capable d’aimer le monde entier. »
Marie de Solemne
Le cœur de l’enfant
« Là est le problème : L’enfant est né avec un cœur qui aspire à l’amour, mais il est également né avec un cerveau qui peut être conditionné. La société se doit de le conditionner en opposition au cœur, car le cœur sera toujours rebelle à la société, il voudra toujours suivre son propre chemin. On ne peut faire de lui un soldat. Il peut devenir un poète, il peut devenir un chanteur, il peut devenir un danseur, mais il ne peut jamais devenir un soldat. Il peut souffrir pour son individualité, il peut mourir pour son individualité et sa liberté, mais il ne peut jamais être mis en esclavage. C’est cela le positionnement du cœur.
Mais l’intellect… L’enfant vient au monde avec un cerveau vide, un simple mécanisme que vous pouvez façonner selon votre volonté. Il apprendra la langue que vous lui enseignez, il apprendra la religion que vous lui enseignez, il apprendra la morale que vous lui enseignez. C’est un simple ordinateur, vous lui fournissez de l’information. Et chaque société particulière prend bien soin de rendre votre intellect de plus en plus fort de telle façon que s’il y a le moindre conflit entre le cœur et l’intellect, ce sera l’intellect qui gagnera. Mais chaque victoire de l’intellect sur le cœur vous rend misérable. C’est une victoire contre votre nature, contre votre être, contre vous, par les autres. Et ils ont cultivé votre intellect pour servir leurs propres intérêts.
C’est ainsi, l’intellect est vide, c’est un cerveau, vous pouvez y mettre n’importe quoi. En vingt-cinq ans d’éducation, vous pouvez le rendre si puissant que vous oubliez votre cœur, vous resterez pour toujours misérable. La misère provient du fait que votre cœur peut seul vous donner de la joie, peut seul vous rendre heureux, peut seul vous faire danser.
L’intellect peut calculer, mais il ne peut chanter le moindre chant. Cela n’entre pas dans les capacités de l’intellect. Aussi vous êtes écartelés entre votre nature qui est votre cœur, et la société qui est dans votre tête. Certainement vous êtes né, chacun est né, avec ces deux centres. C’est de là que la difficulté trouve sa source.
Au départ, l’intellect est vide. Dans une société meilleure, il sera utilisé en accord avec le cœur, au service du cœur. Alors ce sera la grande vie, pleine de réjouissances. Mais jusqu’à maintenant, nous avons vécu dans une société affreuse, pleine d’idées pourries. Ils se sont servis de l’intellect. Et cette vulnérabilité est bien présente, l’intellect peut être utilisé.
Cette vulnérabilité est là en chacun de nous, le fait que vous avez un intellect qui vous a été donné vide. En fait, c’est une bénédiction de l’existence, mais malmenée, exploitée. Il vous est donné vide de telle façon que vous puissiez le rendre parfaitement au service de votre cœur, de vos aspirations, de votre potentiel. Rien de mal à cela. Mais des intérêts particuliers tout autour du monde ont trouvé là une magnifique opportunité, utiliser l’intellect contre le cœur. Ainsi vous restez dans la misère et ils peuvent vous exploiter de toutes les façons qu’ils désirent.
C’est pour cela que le monde entier vit dans la misère.
Chacun veut être aimé, chacun veut aimer. Mais l’intellect forme une telle barrière qu’il ne vous permet jamais d’aimer, pas plus qu’il ne vous permet d’être aimé. Dans les deux cas, l’intellect est en travers du chemin et commence à tout perturber. Même si par chance vous rencontrez quelqu’un pour qui vous sentez de l’amour et que cette personne sent de l’amour pour vous, vos intellects respectifs ne connaitront aucune paix. Ils ont été formés dans des systèmes différents, des religions différentes, des sociétés différentes.
C’est un droit de naissance pour tous d’être heureux, mais malheureusement la société, les gens avec qui vous avez vécu, qui vous ont élevés dans ce monde, n’ont jamais réfléchi à ce sujet. Ils ont juste reproduit des êtres humains comme des animaux, même pire parce que, au moins, les animaux ne sont pas conditionnés. Ce processus de conditionnement doit être changé complètement. L’intellect doit être éduqué à devenir le serviteur du cœur.
La raison devrait être au service de l’amour. Alors la vie peut devenir un festival de lumières. »
Osho, Beyond Psychology, talk 43, Traduction de Dominique Vincent
L’influence de nos histoires familiales
Voici un texte magnifique d’Alexandro Jodorowsky sur la psychogénéalogie.
« C’est un enfant qui prend le jour pour en faire sa cabane de feuillage. Il arrive à l’horizon de la mémoire sans aucun bruit sans aucune page. Il n’a rien à nous dire. Il est la Présence même. Il éclate de tous les rires de la terre. C’est un enfant pareil à la mer et pourtant c’est un enfant soleil. Il fait chanter toutes les colombes. Il adoucit les serpents du rouge vif. Il boit la rage et donne le rêve. Un jour nous le rencontrerons. Entre deux portes coquille de l’instant. Il arrêtera notre visage. Il prolongera notre regard dans la surprise du torrent. Nous prendrons le temps du partage. C’est un enfant qui arrondit l’espoir pour le faire rouler et bleuir le monde. Il est la femme et il est l’homme entrelacés. Hélice de toute vie. Avec lui nous devenons plus humains. Avec lui fulgurante l’existence est royauté. » René Barbier